samedi 24 juillet 2010

(24/11/2004) L'importance des soins au retour d'un Concours

L'importance des soins au retour d'un Concours

Vous avez certainement déjà lu ou entendu prononcer la phrase suivante : "c'est au retour d'un concours qu'on prépare le mieux ses succès futurs". Tous les champions sont unanimes sur ce point et ils attachent une importance capitale aux soins donnés immédiatement après l'arrivée des pigeons.

Un lecteur de "La Colombophilie Belge" nous a posé une série de questions se rapportant à ce sujet précis. Il nous demanda notre façon de procéder avec nos pigeons.
Disons de suite que tout ce que nous préconisons, nous le faisons dans notre propre colonie. Ceux qui sont déjà venus chez nous et ont visité nos installations peuvent en témoigner. Vous allez voir qu'il n'y a rien de bien compliqué.
Pour l'arrivée des pigeons, les femelles sont enfermées dans la moitié du casier qui leur est réservée. Dans l'autre moitié se trouve une mangeoire et un abreuvoir individuels.

Pourquoi une mangeoire et un abreuvoir individuels ?

Tout simplement pour que les pigeons volent directement au casier à l'arrivée. Si le pigeon rentre assoiffé, il descendra au plancher pour boire et perdra de précieuses secondes. Sachant trouver la boisson au casier, il y volera directement et ne s'effrayera pas lorsque vous le prendrez pour le constater. Sans oublier le gain de temps qui signifie très souvent un gain d'argent.

Qu'y a-t-il dans l'abreuvoir?

De l'eau additionnée de miel pur et naturel du pays. Attention aux falsifications. Faites confiance à un apiculteur sérieux. Dissolvez le miel dans l'eau froide, c'est important. L'eau chaude réduit à néant l'effet de certaines vitamines qu'il renferme. En période de fortes chaleurs, renouvelez le miel le lendemain matin ; il risque de fermenter. Nous servons habituellement une cuiller à soupe par litre d'eau. Nous ajoutons aussi le jus d'un citron pressé pour deux litres d'eau.

Nous devons reconnaitre que nous avons déjà servi une poudre glucosée lorsque nous étions démuni de miel. C'est très bon également ; elle a l'avantage de ne pas fermenter par fortes chaleurs et de se dissoudre plus facilement.
Dans la mangeoire, nous servons un dessert. Il se compose de chanvre 50%, millet plat 30%, colza 20% C'est le dessert que nous servons les autres jours après le repas du soir, mais alors en très petite quantité.

Après avoir constaté le pigeon, nous le laissons quelques minutes dans la partie du casier qui lui est réservée afin qu'il mange, boive et se repose. Précisons encore que les femelles avaient mangé abondamment dans la volière avant de remonter au colombier pour attendre les mâles. C'est très important pour qu"elles les accueillent avec fougue au lieu de rechercher la nourriture.
Quelques minutes après l'arrivée, les mâles et les femelles sont réunis et les rapprochements sont évidemment autorisés.

Et les mâles qui n'ont pas voyagé ?

Il ont été enlevés du colombier et mis dans des paniers. Ces paniers sont évidemment placés assez loin du colombier afin que les pigeons n'entendent pas ce qui s'y passe.

Vont-ils voir leur femelle et quand seront-ils replacés au colombier ? Nous verrons cela plus loin.
Après avoir constaté les pigeons, nous partons reporter les appareils. Notre épouse montera plusieurs fois au colombier enfermer près des femelles les retardataires éventuels.

Une heure plus tard, nous sommes de retour. Nous enlevons toutes les femelles et les plateaux. Les veufs sont nerveux, excités. Il importe de les calmer au plus tôt afin qu'ils récupèrent mieux. Le moyen le plus efficace consiste à donner un bain forcé et tiède à tous les pigeons. Dans l'eau, nous ajoutons un produit contre la vermine et un peu de sel de cuisine. Certains amateurs ajoutent un peu d'eau de javel (1 cuiller à soupe pour 10 l).
Ce bain préparateur calme immédiatement tous les pigeons, y compris ceux qui avaient été mis en panier avant l'arrivée des autres. En effet, ils reçoivent un bain également au moment où nous les replaçons au colombier après l'enlèvement des femelles.

Nous devons préciser qu'il nous est parfois arrivé d'aller lâcher à quelques kilomètres nos pigeons qui étaient au repos. Au retour, les femelles les attendaient. Dans ce cas, ces pigeons ne voyaient pas leur femelle au départ le mercredi suivant. Pour un enlogement le vendredi , les femelles sont toujours montrées.
Après un bain forcé, nous évitons de remonter au colombier avant le soir. A ce moment, nous servons un mélange diète à raison de 50% d'orge, le reste à parties à peu près égales comprend du riz, du froment, du dari,du millet, du cardy et de la graine de lin.

Ne pas oublier le grit et le sel à renouvler chaque semaine avant l'arrivée des pigeons.
Ce mélange à base d'orge est servi au casier sauf aux pigeons qui partiront le mercredi pour un concours de fond. Ces derniers recevront le mélange habituel.
Les veufs restent enfermés dans les loges jusqu'au lundi matin.
A remarquer qu'au fur et à mesure de l'avancement de la saison de jeu, nous retardons de plus en plus l'enlèvement des femelles. Il arrive même qu'en juillet, les veuves soient seulement enlevées le dimanche soir ou le lundi matin.
Quant aux pigeons de fond rentrés le samedi, nous enlevons les femelles quelques heures après leur retour des deux premières épreuves et nous les laissons jusqu'au dimanche en juillet.

Et le lundi matin ?

Tous les pigeons sont remis en liberté au colombier mais ne volent pas le matin. Ils reçoivent le mélange diète dans la mangeoire commune. Les pigeons qui doivent partir le mercredi, pour un concours de fond, soit le surlendemain, reçoivent le mélange ordinaire comme supplément au casier.
Le lundi soir, tous les pigeons peuvent voler environ 30 minutes.
A la rentrée, ils reçoivent la même nourriture que le matin au plancher ; ceux qui vont partir, le mélange ordinaire au casier.
La boisson se compose toujours d'eau et de miel. A partir du mardi matin, nous servons l'eau pure et la nourriture habituelle dans la mangeoire commune. Les veufs effectuent deux volées libres d'une heure pendant lesquelles les colombiers sont nettoyés et la boisson renouvelée.
Le lecteur qui nous demandait de traiter ce sujet nous pose ensuite la question suivante:

"Pendant le déroulement de la saison des voyages, participez-vous à des compétitions répétées, c'est-a-dire, réenlogez-vous des pigeons rentrés par exemple le dimanche matin pour un concours le lundi matin? Ou participez-vous à des concours de kermesse ou de bienfaisance dans le milieu de la semaine? Suivant vos réponses, comment faut-il nourrir?"

Nous ne participons plus à ces concours qui se déroulent sur des distances réduites. Nous avons abandonné complètement les concours de vitesse. Nos pigeons volent une seule épreuve de 165 km en début de saison et le dimanche suivant nous les enlogeons déjà pour Saint-Denis, 250 km. Nous conduisons notre colonie sans l'aide d'un soigneur et ils nous est matériellement impossible de jouer la vitesse, le demi-fond et le fond. Les enlogements et les rentrées d'appareils prennent beaucoup trop de temps.

D'autre part, tous nos veufs sont hébergés dans un même colombier. Et s'il est possible de concilier la vitesse avec le demi-fond ou le demi-fond avec le fond, nous estimons qu'il est impossible de bien jouer les trois distances avec un seul colombier de veuvage. A moins d'être chez soi toute la journée...et encore....
Ou jouer une distance avec les femelles se trouvant dans un autre colombier.

Les pigeons de vitesse doivent subir les conséquences néfastes des enlogements de fond le mercredi et de demi-fond le vendredi. Idem pour les pigeons de demi-fond et de fond. Comment voulez-vous conserver la forme une saison complète dans ces conditions? Il faudrait pour cela être un maître tacticien.
Lorsque nous habitons en province, nous ne jouions que la vitesse et le demi-fond et nous avons participé à ces concours dont parle notre correspondant. Nous y avons même très souvent remporté le premier prix, soit le lundi de Pentecôte ou le 21 juillet. Nous avons même une fois remporté les 7 premiers avec 15 pigeons arrivés ensemble.

Ces concours se déroulent sur des distances très réduites et certainement inférieures à 200 km. Très souvent même, le kilométrage ne dépasse pas ou très légèrement les 100 km. Ceci veut dire qu'avec des pigeons de bonne origine et solides, le problème de la résistance n'intervient pas. Il faut exciter les pigeons pour qu'ils prennent un bon départ et ne ratent surtout pas le premier peloton.
Supposons que le concours ait lieu le lundi. Vous jouez vos pigeons sur une épreuve de vitesse le dimanche. A leur retour, les femelles les attendent dans la moitiè du casier qui leur est réservée. Mais les mâles ne peuvent les approcher. Ils vont rester avec la femelle (dont ils sont séparés) pendant plusieurs heures et ils pourront se cajoler à travers les fils de la séparation. Mâles et femelles seront réunis quelques instants avant l'enlogement. Il faut surtout éviter les rapprochements.

A leur retour, les mâles ont reçu le dessert et du grit. Deux ou trois heures plus tard, nous leur avons donné le mélange ordinaire. Dans la boisson, une bonne dose de miel pour les faire récupérer très rapidement.
Une heure ou deux avant l'enlogement, nous donnions aux mâles un bain forcé et froid.
Celui qui ne sèche pas très rapidement ne doit pas être enlogé.

Voici un cas vécu. Nous avions décidé de terminer la saison un dimanche 20 juillet. Nos veufs rentrèrent d'un concours de vitesse le dimanche vers 10h. et restèrent avec leur femelle. Vers 15 h. nous sommes monté au colombier pour donner un bain forcé tiède. Puis, nous avons soigné les reproducteurs et les jeunes (nettoyage, changement de boisson et nourriture). Environ 30 minutes plus tard, nous avons remarqué que nos veufs étaient déjà presque complètement séchés, ce qui dénotait une grande condition. Malgré les nombreux rapprochements qui avaient eu lieu depuis le matin, nous avons immédiatement décidé de jouer un concours de 120 km le lendemain. Le temps de servir le mélange ordinaire et nous placions les mâles au panier. Le lendemain, nous enlevions les deux premiers.
Et si le concours se déroule au milieu de la semaine ? Il suffit de soigner les pigeons comme les autres dimanches mais recommencer à servir le mélange habituel dès le lundi matin.

D'autres lecteurs, excellents tacticiens, ont probablement réussi aussi bien ou mieux en appliquant une autre méthode, peut-être meilleure. Celle que vous venez de lire a été appliquée intégralement dans nos colombiers et avec succès. Vous pouvez donc la suivre sans crainte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire